Notre Dame des Vertus

Date la plus ancienne qu’on peut avancer pour la dévotion à la Vierge sous le vocable primitif : 1403 (Cf la légende).

Plus ancien témoignage écrit de la dévotion à la Vierge sous ce vocable : Le futur roi Don Duarte avait fait le vœu d’édifier un monastère à la Vierge sur l’emplacement du premier ermitage s’il pouvait prendre Ceuta. Elle fut prise en 1415. En 1419, le pape Martin V donna son autorisation pour la fondation du monastère de Santa Maria das Virtudes. La Lettre royale de donation des bâtiments, ornements et bijoux , signée par Don Duarte, qui officialise la prise de possession du complexe monastique par l’ordre de San Francisco, est datée du 2 avril 1434.

Histoire de la dévotion : Le monastère de Santa Maria das Virtudes a été un des principaux centres de pèlerinage marial dans le Portugal dans les années 1400. Sa renommée n’a cessé d'augmenter pendant tout le XVe et le XVIe siècles. Les pèlerins y affluaient de toutes les régions du royaume, de l’Algarve au Tras-os-Montes, comme le démontrent les registres dans lesquels sont consignés les nombreux miracles. En vertu de la continuelle augmentation des pèlerins, la foire annuelle du 8 septembre, jour de la Nativité de la Vierge, prit une importance extraordinaire.

Histoire du monastère : Après deux siècles de gloire, le monastère de Santa Maria das Virtudes est entré au XVIIe siècle dans un processus de dégradation qui s’est beaucoup aggravé avec les guerres napoléoniennes et l'extinction des Ordres religieux en 1834. Subsiste présentement l'église, en très mauvais état, classée en septembre 1992, qui garde des éléments architecturaux gothiques, manuélins et baroques.

Actualité : Grâce aux efforts de l’Associaçâo Cultural Recreativa de Virtudes pour reprendre l’antique tradition dans un nouvel esprit, la fête du 8 septembre en l’honneur de Santa Maria das Virtudes a retrouvé une grande importance. Une messe est célébrée dans les ruines de l’église, puis, pendant deux jours, se tient une foire médiévale avec défilé historique et vente de produits régionaux.

légende : Au XVe siècle, la sapinière allait jusqu'au niveau où les champs avaient leurs sillons ( nommés « ademas » ) remplis par le Tage. En 1403, sous le règne de D. Joâo I, un berger marchait un jour avec son troupeau, quand un bœuf s’enfuit. En se lançant à sa poursuite, le berger s’enfonça dans la forêt. Quand il le rejoignit, l 'homme eut l’étonnement de le trouver à genoux. Lorsqu’il se décida à piquer le bœuf avec son aiguillon, il s’aperçut que l’animal était insensible. Il écarta les branches pour regarder et découvrit une image de la Vierge qui rayonnait de lumière. Immédiatement après cet événement,il fut construit un petit ermitage pour loger la sainte image. On lui donna le nom de Santa Maria das Ademas, pour rappeler qu’elle avait été découverte dans un lieu solitaire de terres pauvres. Mais on ne tarda pas à changer son nom en Santa Maria das Virtudes, à cause des nombreux miracles ou « virtudes » qu’on lui attribua .

pèlerins : L’importance du monastère se traduit également par le fait que plusieurs monarques du Portugal y ont séjourné, notamment D. Duarte, D. Afonso V et D. João II qui avait une dévotion particulière pour Santa Maria das Virtudes, ainsi que son épouse, la reine D. Leonor. D. Joao II y est venu en mars 1493, alors qu’il se déplaçait dans le Ribatejo pour échapper à l'épidémie de peste qui sévissait à Lisbonne, avant d’aller s’installer dans le Vale do Paraiso.

Santa Maria das Virtudes : Même si le centre de pèlerinage le plus célèbre est maintenant Fatima, le flux des pèlerins n’a pas cessé en Estremadura. Il s’est même étendu au monde. Et le premier miracle de Fatima du 13 août 1385 - lorsque le futur Bienheureux Nuno Alvares Pereira , alors Commandant en chef, demanda un signe à Dieu pour donner du courage à l’armée portugaise qui allait livrer la bataille d’Aljubarrota (14 août 1385 ) –présente une convergence qu’il faut souligner avec le miracle de 1403 , proche de lui dans le temps et dans l’espace, même si la légende raconte que ce ne fut pas un boeuf, mais les chevaux de l’armée qui s’agenouillèrent, sur le lieu même de la Cova da Iria où les petits bergers virent la Vierge leur apparaître en 1917…