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Dinan

Pays : France

Région : Bretagne

Département : Ille-et-Vilaine

Localité : Dinan

Vocable : Notre Dame des Vertus

Supports du vocable : Couvent des Cordeliers, qui était appelé Cloître Notre Dame des Vertus. Statue de la Vierge, dite Image Notre Dame des Vertus, qui était vénérée dans la chapelle du couvent.

Plus ancien document écrit témoignant de la dévotion locale à la Vierge sous le vocable : Testament de Guy de Beaumanoir (2 juin 1478).

Histoire du couvent : Le Couvent des Cordeliers fut fondé en 1260 par Henri d’Avaugour, comte du Goëlo et seigneur de Dinan, dans l’enceinte de son château, en accomplissement d’un voeu qu’il avait fait à Saint François d’Assise à la bataille de Mansourah. Les péripéties de l’histoire de la ville ont malheureusement fait disparaître ce premier couvent, et les beaux bâtiments conventuels qui nous sont parvenus datent de la fin du XVe et du début du XVIe s. Le couvent des Cordeliers de Dinan est actuellement un établissement scolaire secondaire privé, qui fait partie de l’OGEC Les Cordeliers- N D de la Victoire créé à la rentrée 1998.

Histoire de la statue : La première statue, originaire d’Italie, et du milieu du XIIIe siècle, sans doute une Vierge à l’Enfant, aurait été donnée à Henri d’Avaugour, lors de son pèlerinage à Assise, par Saint Bonaventure. Mais le bas-relief en bois doré, dit Notre Dame des Vertus, représentant une Assomption de la Vierge entourée par six anges, exposé dans la chapelle Saint François de la basilique Saint Sauveur de Dinan, ne peut être la statue d’origine, qu’il a dû remplacer après sa destruction, peut-être pendant la Guerre de Cent Ans.

Autre lieu de Dinan où apparaît le vocable : L’église Saint Malo de Dinan possède un vitrail moderne représentant le Bienheureux Charles de Blois (1319- 1364), venant faire ses dévotions à Notre Dame des Vertus.

Parenté possible entre la dévotion à Notre Dame des Vertus à Dinan et à Aubervilliers : Il est curieux de constater que, sous le règne de Philippe VI, oncle de Charles de Blois, ont débuté presque simultanément la Guerre de Cent Ans (1337) et les pèlerinages à Notre Dame des Vertus d’Aubervilliers (1338). Il l’est plus encore de remarquer que Philippe VI a marié son neveu Charles à une héritière directe de la dévotion à Notre Dame des Vertus de Dinan.

Sources :
Elie Gautier. L’Ecole des Cordeliers de Dinan. Jean Collet Editeur. Dinan, 1986
M.E. Monnier. Dinan, ville d’art. Imprimerie bretonne, Rennes, 1958.

Remerciements :
A toute l’équipe du site de la Communauté de paroisses de Dinan, en particulier à MM. Delignon, pour ses précieuses informations.

Liens :

Sur l’histoire générale de Dinan :

http://www.mairie-dinan.com/decouvrir.php?page=son_histoire.php

http://www.citemag.fr/loisirs/decouverte/decouverte-12.html

http://www.dinan.net/chateau-dinan.htm
Le château de Dinan, une partie de l'histoire de la Bretagne

Sur la situation actuelle du couvent Notre Dame des Vertus :

http://www.cordeliers-ndvictoire.org/historique.php

Sur la basilique Saint Sauveur:

http://paroisse-dinan-saint-brieuc.cef.fr/
patrimoine/indexpat.htm

Le bas-relief de Notre Dame des Vertus est dans la basilique Saint Sauveur, dans la chapelle Saint François (carré rouge à droite, à l’entrée du chœur) presque en face de l’urne contenant le cœur de Bertrand du Guesclin (carré rouge dans le transept gauche).

http://paroisse-dinan-saint-brieuc.cef.fr/patrimoine/sauveur/interieur/ndvertus.htm
Bas-relief de Notre Dame des Vertus

http://duguesclin.free.fr/guerre_de_cent_ans
/page/Bertrand-du-Guesclin.htm

Urne du cœur de du Guesclin

Sur l’église Saint Malo :

http://paroisse-dinan-saint-brieuc.cef.fr
/patrimoine/malo/vitraux/pretvit.htm

Vitrail de Charles de Blois vénérant Notre Dame des Vertus : cliquer sur le deuxième carré rouge à gauche, à partir de la porte d’entrée, puis sur la photo pour les détails.

Sur les églises dédiées à la Vierge par Henri d'Avaugour et son frère Geoffroy :

http://www.villard.de/cb/22/Plouha1.htm
Chapelle Kermaria-an-Iskuit

http://jeanluc.matte.free.fr/fichsz/stpever.htm
Chapelle Notre Dame d'Avaugour

http://quintin22.free.fr/basilique.html
Basilique Notre Dame de la Délivrance à Quintin. Historique

http://catholique-saint-brieuc.cef.fr/en_action
/rub-02-reportages/rub-30-messchrism/
Basilique Notre Dame de la Délivrance à Quintin. Messe chrismale

Sur Saint Bonaventure :

http://www.cosmovisions.com/Bonaventure.htm

http://www.catholic-forum.com/saints/saintb16.htm

Sur Henri d'Avaugour :

http://jfcampio.club.fr/227.HTM
Le livre des rois de France. Rechercher Henri II d'Avaugour

http://www.infobretagne.com/ducs-bretons.htm
Ducs de Bretagne et comtes de Penthièvre. Rechercher Première Maison de Penthièvre (Henri II) et Deuxième Maison de Penthièvre, dite d'Avaugour (Henri II de Penthièvre ou Henri Ier d'Avaugour)

Sur Charles de Blois:

http://jfcampio.club.fr/42.HTM
Le livre des rois de France. Rechercher Charles de Blois

http://www.cosmovisions.com/CharlesBlois.htm
Biographie de Charles de Blois

http://www.bnf.fr/enluminures/manuscrits
/aman1/i3_0016.htm

Siège de Hennebont

http://www.bnf.fr/enluminures/manuscrits
/aman1/i3_0024.htm

Bataille de la Roche-Derrien

http://www.bnf.fr/enluminures/manuscrits
/aman1/i3_0036.htm

Bataille d'Auray

Sur Jeanne de Penthièvre :

http://jfcampio.club.fr/42.HTM#1678
Le livre des rois de France. Rechercher Jeanne de Penthièvre

http://www.infobretagne.com/ducs-bretons.htm
Rechercher Seconde Maison de Penthièvre (Jeanne de Bretagne).

http://www.insecula.com/oeuvre/O0000250.html
Gisant de Jeanne de Penthièvre (Musée du Louvre). Il ne s'agit pas de Jeanne de Penthièvre, duchesse de Bretagne, mais de l'épouse (décédée en 1514) d'un de ses descendants. Elle était la fille de l'historien Philippe de Commynes.

 


Guy de Beaumanoir : Il spécifie dans son testament : "Voulons une messe estre dite avec Vespres et vigile des trespassez devant l'image N.D. des Vertus à Dynan" (B.N.M.S. fr . 22319). Le testament de Guy de Beaumanoir est un précieux témoignage de l’état de la dévotion à Notre Dame des Vertus à Dinan, à la fin de la Guerre de Cent Ans . La famille de Beaumanoir s’y était particulièrement illustrée en la personne de Jean de Beaumanoir, capitaine du château de Josselin, qui fut, avec du Guesclin, l’un des plus fermes soutiens de Charles de Blois.

1260 : C'est la date généralement retenue pour la fondation officielle. Mais il semble certain que le seigneur de Dinan a fait venir des Cordeliers dès 1241, soit seulement 15 ans après la mort de Saint François, le 3 octobre 1226. On peut penser que les débuts de l'ordre à Dinan ont été semblables à ce qui s'est passé en 1217, à la Cordelle. près de Vézelay: dans un premier temps, l'installation de quelques frères dans un ermitage, puis un couvent beaucoup plus important dans un temps d'expansion.

Henri d’Avaugour (16 juin 1205 - 6 décembre 1281) : Par son histoire personnelle et celle de sa descendante Jeanne de Penthièvre, ce seigneur de Dinan fut, malgré lui, le symbole de toutes les guerres de Succession de Bretagne. Mais sa personnalité exceptionnelle allait bien au-delà de ses titres de noblesse, et la mémoire populaire lui a rendu hommage en l'entourant d'un halo de légendes.

histoire : Il était né comte de Penthièvre et descendait des ducs de Bretagne. Il fut fiancé enfant à l'héritière du duché de Bretagne, Alix de Thouars. Mais le roi Philippe-Auguste fit rompre les fiançailles dès que le père d'Henri fut mort, et maria Alix à un prince français, Pierre de Dreux, dit Mauclerc. Il s'ensuivit une guerre à l'issue de laquelle, en 1214, le tout jeune Henri fut dépouillé de la plus grande partie de son comté de Penthièvre, ne gardant que le Goëlo et le pays de Quintin. Il prit alors, par provocation, le nom d'une de ses seigneuries les plus modestes, mais qui avait été une baronnie puissante et allait le redevenir, Avaugour. Sa valeur et sa réputation précoce attirèrent sur lui l'attention de l'important Juhel de Mayenne. Et c'est ainsi qu'en 1220, à 15 ans, il redevint un des plus puissants seigneurs de Bretagne par son mariage avec Marguerite de Mayenne (1210 ­ avant 1249), fille de Juhel de Mayenne et de Gervaise de Dinan.

descendante : Par son fils Alain, aîné de ses cinq enfants, il est l'arrière-arrière- arrière-grand-père de la duchesse de Bretagne Jeanne de Penthièvre, dont la contestation des droits par Jean de Montfort soutenu par les Anglais fut à l'origine d'une des pages les plus douloureuses de la Guerre de Cent Ans.

personnalité : La personnalité d'Henri d'Avaugour est bien traduite dans un vitrail de la basilique Saint Sauveur, où il figure en moine cordelier, venant de déposer à ses pieds son casque empanaché, en souvenir de ses batailles. Car il fut, non seulement un homme d'action, mais un mystique très marqué par la spiritualité franciscaine. Fondateur de nombreuses chapelles dédiées à la Vierge, il fut aussi le promoteur d'un rayonnement précoce de Saint François d'Assise en Bretagne, et sa fondation franciscaine de Dinan sous le vocable de Notre Dame réunit les deux pôles de sa spiritualité. Il se fit moine dans son couvent deux ans avant sa mort, en 1279, sous le nom de Frère Henri, et fut inhumé dans la chapelle du monastère, qui s'élevait exactement à l'emplacement de la chapelle néogothique actuelle.

Vierge : Hors de Dinan, où sa figure légendaire demeure bien vivante, Henri d’Avaugour est surtout connu par les témoignages de sa dévotion à la Vierge, comme la chapelle Kermaria-an-Iskuit, à Plouha, la chapelle Notre Dame d’Avaugour, à Avaugour, et surtout Notre Dame de la Délivrance , à Quintin, où est conservée la relique de la ceinture de la Vierge donnée à son frère Geoffroy Botrel par le patriarche de Jérusalem.

Saint François d'Assise : Une chanson du XVIe siècle, qui était conservée aux Cordeliers de Dinan, et qui popularise l'histoire de la fondation du couvent, fait dire à Henri d'Avaugour : « En mon palais, à Dinan situé / je ferai faire couvent de Saint François.». Il se fit d'ailleurs moine dans son couvent deux ans avant sa mort, en 1279, sous le nom de Frère Henri, et fut inhumé dans la chapelle du monastère, qui s'élevait exactement à l'emplacement de la chapelle néogothique actuelle.

château : Pas plus que du premier couvent et de toutes les chapelles auxquelles son nom reste attaché, rien ne subsiste du château d'Henri d'Avaugour, et le magnifique donjon actuel ne remonte qu'au duc Jean IV. Cependant, en 1866, on découvrit dans le jardin de l'école, près de la porte Saint Malo, les fondations de ce qui a dû être le donjon du XIIIe siècle (Elie Gautier. L'Ecole des Cordeliers de Dinan).

voeu : Un vitrail de la basilique de Quintin raconte l'histoire, qui se situe pendant la bataille de Mansourah contre les Mamelouks, la plus terrible sans doute de la 7e Croisade (11? février 1250), à la suite de laquelle Saint Louis fut fait prisonnier. Au plus fort du combat, Henri d'Avaugour, se sentant perdu, invoqua Saint François d'Assise et réussit à se dégager. Quand son frère Geoffroy et lui-même, sains et saufs, prirent le chemin du retour, autour de 1250, ils firent un pèlerinage de gratitude à Assise sur le tombeau de Saint François.

Italie : L'origine italienne, et le milieu du XIIIe siècle, sont trop sérieusement attestés pour qu'on ait des raisons de les mettre en doute, d'autant plus qu'on les retrouve curieusement dans l'histoire de Notre Dame des Vertus de Ligny-en-Barrois. D'autre part, les traditions sur la Vierge de Dinan rapportée d'Italie semblent difficilement dissociables de celles de la Sainte Ceinture de Quintin. Or l'Italie, a joué un rôle privilégié entre l'Orient et l'Occident pour l'importance symbolique attachée à la ceinture de la Vierge, qui découle de la dévotion à son éminente maternité. En témoignent, entre autres, les fêtes du 8 septembre à Prato, qui remontent au XIIIe siècle, donc à l'époque même d'Henri d'Avaugour, et l'admirable Vierge parturiente dénouant sa ceinture au milieu des Vertus (Italie. Trecento), présentée à la page Vocable, dans les Liens sur Saint François d'Assise.

Vierge à l’Enfant : Si elle restait dans le même registre dévotionnel que la relique de la ceinture de la Vierge rapportée par le frère d'Henri d¹Avaugour.C'est d'ailleurs ainsi que l'auteur du vitrail sur Charles de Blois la représente à l'église Saint Malo. Cependant, le thème de la Sainte Ceinture est également lié à l'Assomption, puisque les traditions orientales rapportent que, Saint Thomas n'ayant pu être un témoin direct de l'Assomption de la Vierge, elle lui remit sa ceinture pour qu'il en ait une preuve entre les mains. Donc, on ne peut exclure que la statue d'origine ait été une Vierge de l'Assomption, comme le bas-relief actuel.

Saint Bonaventure : La dernière strophe de la romance du XVIe siècle déjà citée dit : «Nostre Dame de Vertus appelée / une ymaige icy fut envoyée / par le docteur dit Saint Bonaventure / Où des malades il est fait grande cure.» Il est intéressant de noter la symétrie entre l’histoire rattachée à Henri d’Avaugour et celle de son frère Geoffroy Botrel, à Quintin. Geoffroy a reçu la relique de la Vierge des mains du patriarche de Jérusalem, et Henri, sa statue de la Vierge, de Saint Bonaventure.

bas-relief : Bien que deux des anges entourant la Vierge de Dinan portent des cottes de maille caractéristiques du XIIIe siècle, les spécialistes qui ont été amenés à examiner le bas-relief de Notre Dame des Vertus de Dinan, sont d’accord pour la dater du XVe, au plus tard du début du XVIe siècle, et pour la rattacher au style d’un maître flamand ou allemand . On revient donc à une date assez proche de celle de la reconstruction du couvent après la Guerre de Cent Ans, et aussi de celle du testament de Guy de Beaumanoir. Et on est également ramené à des conclusions très concordantes avec celles auxquelles on aboutit pour la peinture de Notre Dame des Vertus de Ligny.

Charles de Blois ou de Chatillon (1319-29 septembre 1364) était, par sa mère Marguerite de Valois, le neveu du Roi Philippe VI, auquel revient le funèbre honneur d’avoir inauguré la Guerre de Cent Ans (1337). Son oncle lui ayant fait épouser Jeanne de Penthièvre (1319–10 septembre 1384 ), arrière-arrière-arrière-petite-fille d'Henri d’Avaugour par sa mère et prétendante au duché de Bretagne par son père, Charles se trouva en première ligne dans la Guerre de Succession de Bretagne qui permit aux Anglais de disposer de la Bretagne comme nouveau point d’appui sur le continent. Pendant 23 ans, ce prince pieux et épris de paix, dont la devise était : « Dieu soit béni en toute chose », fut obligé, pour raison d’état, à mener malgré lui une guerre qui ne lui était même pas personnelle car, s’il était officiellement duc de Bretagne, c’était sa femme qui détenait l’autorité ducale. De champ de bataille en champ de bataille, ce prince, dont le courage n’avait d’égal que son horreur de la guerre, parcourut ainsi un vrai chemin de croix qui le mena en 1346 jusqu’à la Tour de Londres, mais il y déploya des vertus si éminentes qu’il y gagna son renom de sainteté et sa béatification. Le 29 septembre 1364, au terme d’un combat acharné, il trouva la mort à la bataille d’Auray (après Crécy et Poitiers, la troisième grande bataille de la Guerre de Cent Ans ), et fut tellement pleuré par son peuple que le nouveau Duc de Bretagne eut maintes occasions de s’en irriter.

irriter : Charles de Blois avait fait peindre dans l’église des Cordeliers un tableau le représentant vêtu du manteau ducal, à genoux devant Saint François d’Assise. Le nouveau duc Jean IV, de passage à Dinan, se mit en colère et fit effacer le tableau. Mais, le lendemain, Charles de Blois en grand manteau ducal reparaissait sous le badigeon. Un chevalier anglais, qui faisait partie de la suite de Jean IV, frappa l’image d’un coup d’estoc. Il en coula du sang. Tout Dinan connut l’histoire, car Charles de Blois était un homme dont il n’était pas facile d’être le successeur.

 

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